KerFlandry, l’ancienne maison du chanteur Georges Brassens (1921-1981) a Ă©tĂ© vendue et rachetĂ©e trois fois depuis sa mort. Cette nouvelle remise en vente ravive les souvenirs. AccueilCultureMusique En partenariat avec Qobuz, plateforme musicale haute qualitĂ© PubliĂ© le 29/10/2016 Ă  0800 Georges Brassens continue d'inspirer les jeunes GĂ©nĂ©ration. Pour le meilleur... et pour le pire. Rue des Archives/©Rue des Archives/AGIP VIDÉOS - Le 29 octobre 1981, il y a 35 ans, le bon maĂźtre» a cassĂ© sa pipe. Souvent copiĂ©, parfois plagiĂ©, mais inimitable devant l'Ă©ternitĂ©... JoeyStarr, Sanseverino, Christophe MaĂ© ont sans doute voulu lui rendre hommage en le reprenant. HĂ©las, ils font sonner de bien tristes trompettes de la renommĂ©e. Mergitur non fluctuat Sombre mais ne flotte pas... Les nouveaux copains posthumes de Georges Brassens lui rendent parfois hommage d'une drĂŽle de façon. Plagiat Ă  peine dissimulĂ©, pĂąle imitation, infidĂšle rĂ©orchestration, jeu de scĂšne outrĂ©e, ses successeurs autoproclamĂ©s ne craignent jamais de trahir l'Ɠuvre du poĂšte sĂ©tois qui s'est Ă©teint dans sa soixantiĂšme annĂ©e, il y a 35 reprise est Ă  la chanson ce que le remake est, surtout en ce moment, au cinĂ©ma, une mauvaise idĂ©e. L'Oscar de la mauvaise rĂ©putation - pardon de la mauvaise adaptation - revient au rappeur-acteur JoeyStarr. Sans demander l'autorisation aux hĂ©ritiers de Brassens, Didier Morville a voulu se rendre poĂ©tiquement incorrect en mĂ©tamorphosant le puissant Gorille du bon maĂźtre» en un Jaguarr plus portĂ© sur le viol que sur la bien pitoyable Gare au Jaguarr pour JoeyStarr qui trahit les paroles de Brassens en feulant Le jaguarr bondit hors de sa cage, quoi! Et dit aujourd'hui je vais me les faire, quoi!». Quoi», pronom qui lui sert Ă  enjoliver quelques riches n'ont pas le culot sinon l'inconsciencve de l'ex-leader de NTM, qui l'Ăąge aidant, est malgrĂ© tout devenu beaucoup plus politiquement correct. Les rĂ©interprĂ©tations de Brassens par Sanseverino, les Wriggles, les Ogres de Barback ont elles un point commun leur conclure en riant, on ne peut passer Ă  cĂŽtĂ© de ce dossier. L'Ă©norme ratage de Christophe MaĂ© qui a dĂ» se faire tout petit aprĂšs son adaptation sur le plateau de Patrick SĂ©bastien de... Je me suis fait tout petit.● JoeyStarr - Gare au Jaguarr 2006, dĂ©tournement non autorisĂ© du Gorille de Georges Brassens● Christophe MaĂ©, reprise de Je me suis fait tout petit de Georges Brassens 2008● Les Wriggles, reprise de La mauvaise rĂ©putation de Georges Brassens 2009● Les Ogres de Barback, reprise de Je m'suis fait tout petit de Georges Brassens 2009● Sanseverino, reprise de la Supplique pour ĂȘtre enterrĂ© sur la plage de SĂšte de Georges Brassens 2014 Sonpremier album, Georges Brassens chante les chansons poĂ©tiques ( et souvent gaillardes) de Georges Brassens, sort chez Polydor en octobre. Devenu vedette, il triomphe en tĂȘte d’affiche de Bobino (16 au 29 octobre 1953). En

Voici toutes les rĂ©ponses de la Grille 2 du Groupe 141 de Codycross Sports ContenuPoche buccale chez certains rongeursChez Georges Brassens ils passent en premierDĂ©monstration illustrant des proposSalade faite de cinq variĂ©tĂ©s diffĂ©rentesEst passĂ© de l’état liquide Ă  l’état gazeuxAmoindrir une peine de prisonLe 1er mai on le cĂ©lĂšbreC’est un __ il n’abandonnera pasQui est d’apparence soignĂ©eEn gymnastique une sorte de galipetteDessin animĂ© amĂ©ricain Poche buccale chez certains rongeurs Voici le solution du groupe 141 grille 2 Poche buccale chez certains rongeurs ABAJOUE Chez Georges Brassens ils passent en premier Voici le solution du groupe 141 grille 2 Chez Georges Brassens ils passent en premier COPAINS DĂ©monstration illustrant des propos Voici le solution du groupe 141 grille 2 DĂ©monstration illustrant des propos EXEMPLE Salade faite de cinq variĂ©tĂ©s diffĂ©rentes Voici le solution du groupe 141 grille 2 Salade faite de cinq variĂ©tĂ©s diffĂ©rentes MESCLUN Est passĂ© de l’état liquide Ă  l’état gazeux Voici le solution du groupe 141 grille 2 Est passĂ© de l’état liquide Ă  l’état gazeux EVAPORE Amoindrir une peine de prison Voici le solution du groupe 141 grille 2 Amoindrir une peine de prison COMMUER Le 1er mai on le cĂ©lĂšbre Voici le solution du groupe 141 grille 2 Le 1er mai on le cĂ©lĂšbre TRAVAIL C’est un __ il n’abandonnera pas Voici le solution du groupe 141 grille 2 C’est un __ il n’abandonnera pas BATTANT Qui est d’apparence soignĂ©e Voici le solution du groupe 141 grille 2 Qui est d’apparence soignĂ©e ELEGANT En gymnastique une sorte de galipette Voici le solution du groupe 141 grille 2 En gymnastique une sorte de galipette ROULADE Dessin animĂ© amĂ©ricain Voici le solution du groupe 141 grille 2 Dessin animĂ© amĂ©ricain CARTOON Plus de rĂ©ponses de Codycross Sports Codycross est l’un des jeux de mots les plus jouĂ©s de l’histoire. Amusez-vous avec les nouveaux niveaux que les dĂ©veloppeurs crĂ©ent pour n’oubliez pas d’ajouter ce site web Ă  vos favoris 🌟 afin de pouvoir revenir lorsque vous avez besoin d’aide pour un niveau de Codycross. N’hĂ©sitez pas Ă  nous contacter pour nous faire part de vos suggestions et commentaires.

Bonjour En consultant les archives de l'ina rĂ©cemment, je suis tombĂ© sur une interview de Georges Brassens oĂč ce dernier disait ne pas avoir Ă©crit la chanson "La non-demande en mariage" pour une personne en particulier. Or dans l'article Wiki celle-ci apparait dans la liste des chansons adressĂ©es Ă  Pupchen. J'avais une premiĂšre fois modifiĂ© l'information sans savoir comment au
À la mĂ©moire de mon pĂšre Personne n’avait prĂ©vu ça. MĂȘme Jacques Canetti, son producteur, qui avait dĂ©jĂ  pris l’habitude de faire sauter les bouchons de la gloire un peu partout dans les caves Ă  chanson du St Germain de l’aprĂšs-guerre
 Et mĂȘme Patachou [1], qui le poussait, lui, Brassens, sur la scĂšne de son cabaret
 Personne n’avait prĂ©vu un tel succĂšs ; un succĂšs presque brutal, un succĂšs sauvage, Ă  l’image de ses espadrilles, de ses cheveux longs et indomptĂ©s ; Ă  l’image de sa dĂ©coupe de boxeur, de sa tenue de scĂšne, si on peut parler de tenue » ! En fait de jeu de scĂšne, Brassens escaladait pĂ©niblement les planches, suait, toussait, lançait Ă  la volĂ©e de petits regards furtifs, ne saluait jamais, bougonnait tout seul on ne savait quoi entre deux chansons
 et ceci prĂ©cisĂ©ment dans les annĂ©es oĂč Ă©mergeaient quelques grandes figures du music-hall Juliette GrĂ©co, Barbara, Monique Leyrac, Les FrĂšres Jacques, Yves Montand, Jacques Brel, parmi tant d’autres, et jusqu’à l’inusable Gilbert BĂ©caud qui enflammera la salle de l’Olympia de 1954 Ă  1997 ; toutes et tous passĂ©s maitres dans l’art de chauffer un public, de le saturer d’enthousiasme et de lui communiquer dĂ©tresse et joie, pour la féérie d’une soirĂ©e au théùtre. Heureusement, au moment oĂč il allait affronter cet insoupçonnable succĂšs, Georges Brassens Ă©tait dĂ©jĂ  un homme solide. On est solide, quand on a passĂ© le cap des trente ans au dĂ©but des annĂ©es cinquante dans la France populaire de ce temps-lĂ  ; quand on est issu d’un milieu modeste le pĂšre, maçon Ă  Cette aujourd’hui SĂšte, l’emmenait parfois sur ses chantiers et Brassens avouera s’ĂȘtre coltinĂ© des sacs de cinquante kilos sur plusieurs Ă©tages sans ascenseur. C’était moins fatigant que de chanter sur une scĂšne, affirmera-t-il aussi, sans la moindre ironie, bien des annĂ©es plus tard. Il Ă©tait solide, Ă©galement, d’avoir dĂ» affronter le regard accusateur des bienpensants de sa ville, Ă  la suite d’un vol de bijoux commis avant la guerre, puis d’avoir connu la misĂšre, une fois montĂ© Ă  Paris, ensuite le Service du travail obligatoire Ă  Basdorf en Allemagne, enfin une vie plus que frugale dans l’impasse Florimont, oĂč l’on se lavait en toutes saisons dans une bassine d’eau froide
 et tout cela sans aucun sens de sa propre bohĂšme. Il souffrit certes de la faim, certains jours, et tous ceux qui l’ont connue le disent la faim est vorace, elle dĂ©vore toutes les journĂ©es, mais, Ă  part cela, Brassens n’a jamais regrettĂ© cette pĂ©riode bien connue de sa vie — une sorte de pĂ©riode maudite que les rĂ©cits mĂ©diatiques se plairont Ă  transmuter en lĂ©gende dorĂ©e. Pourtant, cette vie rugueuse convenait Ă  ce gaillard, sans mĂȘme qu’il songeĂąt Ă  y voir une quelconque originalitĂ©. Georges Brassens avait mis sa dĂ©termination dans le fait de vivre Ă  sa guise, tout simplement et il se moquait bien du fric et du confort [2]. Notons donc d’abord ceci que la vie du jeune Brassens, pour libre qu’elle fĂ»t, n’était pas, et ne serait jamais exempte de discipline. Il faut plus de courage qu’on ne l’imagine gĂ©nĂ©ralement pour vivre selon ce qu’on pense, selon ce qu’on veut, selon ce qu’on croit et pour se mettre Ă  faire ce qu’on aime Ă  la face du monde. Car le monde est peuplĂ© de rĂȘveurs et de jaloux qui n’ont pas jouĂ© du piano, pas Ă©crit de romans, pas chantĂ© de chansons, pas exercĂ© le sport qu’ils croyaient aimer. Le monde est peuplĂ© de gens qui se sont Ă©puisĂ©s Ă  mille choses, mais qui n’ont cependant jamais travaillĂ©, mĂȘme s’ils passent cinquante heures par semaine Ă  se dĂ©gonfler le cƓur et l’esprit dans un bureau. À l’inverse, ceux qui travaillent, au sens oĂč on l’entend ici, se laissent modeler par ce qu’ils modĂšlent, se laissent buriner par ce qu’ils burinent. Ils sont conduits par leur dĂ©sir et ce dĂ©sir creuse en eux la source d’une soif plus grande encore. Cette libertĂ© exige une fameuse discipline parce que, justement, la discipline de ces travailleurs-lĂ  est mise au service de leur plus grande libertĂ©. Qui douterait du cran des Oiseaux de passage, que la chanson confronte Ă  la vie heureuse des bourgeois L’air qu’ils boivent ferait Ă©clater vos poumons, dit ce beau texte de Jean Richepin, que Brassens s’est pleinement appropriĂ© en en faisant une chanson. À la routine des ronds-de-cuir, Georges Brassens qui n’était pas pour autant dĂ©nuĂ© d’un certain gout pour la rĂ©gularitĂ© et les habitudes domestiques a assurĂ©ment prĂ©fĂ©rĂ© la libertĂ© des crĂ©ateurs. Son application Ă  Ă©crire et Ă  composer des chansons, l’a poussĂ© au meilleur de lui-mĂȘme, Ă  l’aventure profonde de la crĂ©ation et Ă  l’étourdissante familiaritĂ© avec les paradoxes, oĂč se reconnaissent, finalement, ces Ă©tranges aventuriers, ces oiseaux de haut vol que sont, parmi nous, les artistes. Je me propose donc d’examiner ce qui a dĂ©jĂ  pu bĂątir cet homme avant qu’il ne s’acquitte, sans se dĂ©truire, de la corvĂ©e de chanter ses chansons sur une scĂšne, vers 1952. Soyons justes, Brassens ne l’a jamais cachĂ© il doit beaucoup, d’abord, Ă  ses parents. Son enfance est enrobĂ©e d’affection. On n’est jamais peut-ĂȘtre mieux Ă©levĂ© que dans la pauvretĂ© je n’ai pas Ă©crit dans la misĂšre !, quand la joie se trouve simplement, quand les exigences et les illusions sont naturellement rabotĂ©es par la mesure des moyens. On vit alors gaiment dans le rĂ©el qui, selon le mot de RenĂ© Char, est susceptible de dĂ©saltĂ©rer l’espĂ©rance. Aux antipodes de l’ingratitude, Brassens, qui mesura sans doute combien vivre une enfance heureuse Ă©tait un privilĂšge, sut rendre hommage Ă  ses pĂšre et mĂšre. Le thĂšme abonde dans son Ɠuvre ; qu’il nous suffise ici de citer deux chansons seulement. D’abord, l’histoire autobiographique qui inspira les Quatre bacheliers p. 212 [3]. Elle Ă©voque ce menu larcin, dont j’ai dĂ©jĂ  un peu parlĂ©. Brassens et ses copains avaient volĂ© quelques bijoux, mais ils avaient aussi Ă©tĂ© rapidement dĂ©noncĂ©s, puis amenĂ©s au poste de police de SĂšte, d’oĂč on avait appelĂ© leurs familles. Une menace pĂšse sur le quatriĂšme bachelier, dont le pĂšre, le plus fort, le plus grand, pourrait faire un malheur. Mais ce pĂšre, un sosie du papa de Georges, ne se sent pas reniĂ©. Il salue son petit » avec tendresse et lui passe mĂȘme sa blague Ă  tabac. Plus discrĂštement, la chanson se termine par une Ă©vocation de la mĂšre Et si les chrĂ©tiens du pays, Jugent que cet homme a failli, Ça laisse Ă  penser que, pour eux, L’Évangile, c’est de l’hĂ©breu
 Car si Louis Brassens vivait sans Dieu ni Maitre, sans Église et sans Patrie, Elvira Dragosa, en revanche, emmenait leur petit garçon Ă  la messe et, mieux que cela, elle pratiquait l’évangile au quotidien, ce qui, d’ailleurs, peut s’accorder sans mal avec les valeurs dĂ©ployĂ©es par un homme Ă©pris de toutes les libertĂ©s, y compris celle d’accepter sereinement qu’on ne crĂ»t pas comme lui. Jamais Brassens ne compta sa mĂšre au rang des hypocrites ou des grenouilles de bĂ©nitiers. Plus tard, il adoptera, en gros, les positions philosophiques de son pĂšre, mais il serait malhonnĂȘte de ne pas voir dans son Ɠuvre une importante prĂ©sence du catholicisme. MĂȘme et surtout quand il la traitait avec dĂ©rision TempĂȘte dans un bĂ©nitier, p. 279, il manifestait Ă  l’égard de cette religion, Ă  l’exclusion d’aucune autre, un intĂ©rĂȘt soutenu, en ne confondant jamais l’institution, qu’il bousculait, et l’acte de foi que, sans le partager, il respectait. Et il observait que certains prĂȘtres pouvaient penser et agir en hommes libres. Une chanson trop peu connue l’atteste Brassens pouvait avoir de l’admiration pour les curĂ©s », Ă  condition, bien sĂ»r, que ceux-ci soient capables de poser des actes courageux et non conventionnels. La messe au pendu p. 277 met en scĂšne la colĂšre d’un ecclĂ©siastique opposĂ© farouchement Ă  la peine de mort, pourtant pratiquĂ©e dans sa paroisse. Le chanteur, qui a commencĂ© par avouer que les hommes d’Église HĂ©las / Ne soient pas tous des dĂ©gueulasses conclut AnticlĂ©ricaux fanatiques, Gros mangeurs d’ecclĂ©siastiques, Quand vous vous goinfrerez un plat De cureton, je vous exhorte, Camarades, Ă  faire en sorte Que ce ne soit pas celui-lĂ . PĂšre et mĂšre sont donc non seulement honorĂ©s dans l’Ɠuvre de Brassens. Ils sont, de surcroit, revendiquĂ©s par l’artiste comme les inspirateurs de son Ă©thique. Brassens ne construisit pas sa libertĂ© contre son milieu, mais Ă  partir de lui. C’est un homme de tradition, qui perpĂ©tue ce qu’il a reçu d’une famille, mais seulement parce que cela l’épanouit et parce que cela dilate sa propre libertĂ©. Comme un nombre important de ses chefs-d’Ɠuvre demeure malheureusement ignorĂ©, j’attire encore l’attention sur une chanson posthume, créée sur disque vinyle par le regrettĂ© Jean Bertola, puis admirablement rendue par Maxime Le Forestier [4] L’orphelin p. 355 Un Brassens de cinquante ans commence par faire mine d’y envier les jeunes orphelins qui, dans leur malheur, trouvent tout de mĂȘme quelques compensations, alors que lui, le vieux quinqua, qui vient de perdre ses parents, n’intĂ©resse personne. Celui qui a fait cett’ chanson A voulu dire Ă  sa façon Que la perte des vieux est par- Fois perte sĂšche, blague Ă  part. Avec l’ñge, c’est bien normal, Les plaies du cƓur guĂ©rissent mal. Souventes fois mĂȘme, salut Elles ne se referment plus. C’est chantĂ© sur le rythme, Ă  son tour ironique, d’une petite valse tristounette. Tout le Brassens de la maturitĂ© passe ici un chagrin est partagĂ© Ă  la derniĂšre seconde d’une petite chanson jusque-lĂ  simplement drĂŽle ou lĂ©gĂšre [5]. Mais le bagage familial n’explique pas tout dans la construction d’une libertĂ© bien charpentĂ©e, mĂȘme si c’est effectivement de sa famille que le chanteur reçut le tout premier terrain de son Ă©rudition la chanson française. Brassens savait par cƓur des centaines de chansons, avant mĂȘme de se risquer Ă  en composer une. De nombreux tĂ©moignages l’attestent il Ă©tait incollable sur Charles Trenet, Ray Ventura, Jacques Grello, Mireille et Jean Nohain, Tino Rossi, Henry Garat et tant d’autres. Un disque compact assez rĂ©cent un document d’ailleurs, plus qu’un vĂ©ritable travail de studio nous fait la surprise de l’entendre chanter la sĂ©millante Quand tu danses de DelanoĂ« et BĂ©caud et d’autres chansons modernes de son temps. Il aimait Claude François, figurez-vous, et, une fois devenu cĂ©lĂšbre, il ouvrit la porte du succĂšs Ă  des personnalitĂ©s aussi diffĂ©rentes que Paul Louka, Yves Simon, Guy BĂ©art, Anne Sylvestre, Serge Lama ou la dĂ©jĂ  citĂ©e Monique Leyrac, qui fut une des plus belles interprĂštes de la chanson au QuĂ©bec. Un vĂ©ritable Ă©rudit a des gouts Ă©clectiques, mais aussi des gouts raisonnĂ©s. Le jeune Brassens n’était pas forcĂ©ment, on le devine, un Ă©lĂšve assidu Ă  SĂšte. Mais, comme bien des cancres, il aurait pu forcer l’admiration de ses maitres par le travail acharnĂ© qu’il menait hors des bancs de la classe. Il Ă©coutait passionnĂ©ment la radio et le phonographe. Il recopiait tout, mĂ©morisait tout, s’intĂ©ressait Ă  toutes les chansons. Il avait dĂ©jĂ  compris que cet art Ă©phĂ©mĂšre et volatil dĂ©posait dans les cƓurs populaires de prĂ©cieuses pĂ©pites d’empathie. C’est vrai. La chanson dont je me fiche de trancher si c’est un art mineur ou majeur, mais dont je m’inquiĂšte plutĂŽt de savoir si elle reste ce qu’elle doit ĂȘtre un art exigeant, variĂ©, surprenant et accessible, la chanson offre Ă  tout le monde une multitude de miroirs, et je n’ai jamais vu ou vĂ©cu une situation humaine que ne pĂ»t accompagner une chanson. L’érudition du jeune Brassens portait aussi sur les chansons d’autrefois. Il en aimait les diffĂ©rents genres. Il les alimentera lui-mĂȘme, plus tard, dans son Ɠuvre, non sans veiller toujours ou presque Ă  leur apporter un surcroit d’attention littĂ©raire. Ce double fait, un Brassens livresque et studieux, couplĂ© Ă  professionnel d’un genre principalement oral la chanson », fut Ă  l’origine de nombreux malentendus. Écouter Misogynie Ă  part, ou MĂ©lanie, ou mĂȘme Le bulletin de santĂ© en oubliant que Georges Brassens aimait autant la chanson d’étudiants que la chanson de salle de garde, risque de faire tomber sur lui le reproche imbĂ©cile de ne pas aimer les femmes, d’ĂȘtre un macho, un pornocrate et je ne sais quelle autre sottise, alors qu’il se contentait de sacrifier librement et cum grano salis Ă  un genre bien dĂ©fini de la chanson traditionnelle. Malheureusement, ces lĂ©gendes malpropres courent encore sur lui. De la mĂȘme façon, s’en prendre Ă  Bonhomme, Ă  Saturne ou Ă  Dans l’eau de la claire fontaine pour dĂ©noncer un passĂ©iste, revient Ă  oublier qu’il posait ces chansons dans un genre bien prĂ©cis, dont les racines moyenĂągeuses, puis galantes pouvaient encore inspirer son savoir-faire et toucher, dans son public, une corde sensible intemporelle. Qui dit chanson, suppose musique. Le jeune Brassens est un fĂ©ru de jazz. Sur ce point, un diffĂ©rend l’opposa Ă  sa famille, bien qu’il ne l’exprimĂąt jamais avec aigreur. Mais voilĂ  Elvira qui rĂȘvait que son fils devĂźnt fonctionnaire interdit au jeune Georges tout accĂšs Ă  la musique. Pour elle, se faire musicien, c’était se faire mendiant. À la dĂ©charge de cette femme craintive, il faut noter que le cinĂ©ma muet avait dĂ©jĂ  perdu presque toutes ses plumes quand Georges se mit Ă  exprimer des besoins de solfĂšge. Les anciens musiciens des salles obscures hantaient, dĂšs lors, les pavĂ©s des villes en subsistant, plutĂŽt mal que bien, grĂące Ă  la gĂ©nĂ©rositĂ© des trottoirs. Brassens devint donc un mĂ©lomane jazzophile, Ă©rudit et analphabĂšte, puis un autodidacte balbutiant, au clavier, dĂšs qu’il dĂ©nichait n’importe oĂč un piano boiteux. Il finit, me dit-on, par inventer une techni­que d’accompagnement Ă  la guitare ; technique simple, performante, mais vĂ©ritablement personnelle. Pour exercer cette maniĂšre particuliĂšre de soutenir la mĂ©lodie de ses chansons, il posait le pied gauche sur une chaise, et allez donc, poum, poum et poum
 Il faut noter que Georges Brassens travaillait beaucoup ses musiques, mais il n’y insistait pas en les chantant sur disque ou sur la scĂšne. Pour lui, la musique Ă©tait principalement destinĂ©e Ă  porter le texte [6], d’oĂč son refus des orchestrations, et ce fameux poum, poum, poum » qui bouchait les oreilles d’un grand nombre. Il suffit cependant d’essayer de chanter Brassens ou de l’écouter sĂ©rieusement ou de l’entendre par ses multiples interprĂštes d’hier et d’aujourd’hui, pour saisir qu’il Ă©tait un des plus audacieux compositeurs de la chanson française
 et un des plus variĂ©s, aussi. Toujours est-il qu’on le sent presque prĂȘt Ă  entamer, mĂȘme si cela ne lui plait qu’à demi, une carriĂšre de chanteur en public. Presque
 Presque, oui, car j’oublie Ă  peu prĂšs l’essentiel. Tout ce qui a construit le jeune chanteur la famille, un certain gout pour la tradition, une faramineuse Ă©rudition dans le domaine de la musique de jazz et des chansons de variĂ©tĂ©, l’apprentissage obstinĂ© et solitaire de la musique
 tout cela ne serait rien sans les deux grands piliers de la vie de Brassens la lecture et l’amitiĂ©. Brassens Ă©tait un lecteur insatiable. Depuis longtemps, j’écoute son Ɠuvre, je traque ses interviews, je me documente, j’apprends ses chansons. Quand je visionne les rares films oĂč on le voit chanter en public, je jubile, bien sĂ»r, de la qualitĂ© des Ɠuvres ; je me rĂ©jouis des connivences qu’il Ă©tait parvenu Ă  Ă©tablir, Ă  la longue, avec tous ces inconnus dont il Ă©tait aimĂ©. Je ris avec le parterre des trouvailles drolatiques de Brassens. Car la fraicheur de ses chansons est dĂ©cidĂ©ment inusable. Mais je souffre Ă©galement, mine de rien. Je souffre de le voir si gauche sur la scĂšne, si gĂ©nial d’ĂȘtre gauche, si vrai dans sa gaucherie, mais, au total, si malheureux de s’exhiber. Pour Brassens, contrairement Ă  bien d’autres chanteurs, la vraie vie n’est pas sur une scĂšne. VoilĂ  pourquoi, sans doute, on courait pour le voir et on courait d’autant plus que ses apparitions se rarĂ©fiaient avec le temps ce maitre de la chanson n’était pas vraiment un chanteur. Une sorte d’ami plutĂŽt qui, plus ou moins adroitement, vous conviait Ă  partager le gout de la chose bien faite, bien tournĂ©e, bien Ă©crite. Un fervent qui vous faisait part de sa lecture du monde. On ne dira jamais assez les liens que tissent entre elles la lecture et l’amitiĂ©. Certes, je suis loin de prĂ©tendre que tous les amis de Georges Ă©taient des lettrĂ©s. Il fraternisait avec des Ă©crivains, bien sĂ»r, mais pas uniquement, grĂące Ă  Dieu. Son petit cercle comprenait quelques artistes cĂ©lĂšbres, des quidams parfaits, une photographe, un employĂ© de ministĂšre, des ouvriers et mĂȘme deux prĂȘtres. C’est dire que les liens entre l’amitiĂ© et la littĂ©rature se construisent autrement, Ă  un autre niveau. L’immense lecteur et relecteur qu’il Ă©tait savait que l’amitiĂ©, comme les livres, demande patience, fidĂ©litĂ©, assiduitĂ©. Mes livres sont mes amis », disent volontiers les grands lecteurs, oui, mais je pourrais aussi inverser la proposition mes amis sont comme des livres. Car mes livres autant que mes amis participent Ă  mon dĂ©chiffrage, puis Ă  ma relecture du monde. Georges Brassens aimait les poĂštes. Pas tous les poĂštes, hĂ©las. Il s’arrĂȘtait Ă  Apollinaire et on lui doit aussi une brĂšve prĂ©face Ă©logieuse, publiĂ©e Ă  l’occasion d’une réédition d’Achille ChavĂ©e. Il frĂ©quentait l’Ɠuvre d’Aragon, parce que cette poĂ©sie demeurait de facture classique. On ne lui connait pas d’engouement pour ses contemporains Ă  l’exception de Paul Fort, et de l’obscur Antoine Pol [7]. Mais il savait par cƓur des pans entiers de Villon, de Ronsard, de Corneille, de Racine, de La Fontaine, de Lamartine, de Victor Hugo, de Baudelaire, de Verlaine
 Lorsque l’AcadĂ©mie française lui dĂ©cerna son Grand Prix de poĂ©sie en 1967, il se trouva au moins une voix pour s’insurger celle du Belge Alain Bosquet, poĂšte lui-mĂȘme, romancier et non des moindres et critique littĂ©raire alors fort Ă©coutĂ© Ă  Paris. J’admets, et je soutiens cet agacement, venant d’un homme qui, jusqu’à son dernier souffle, dĂ©fendit la poĂ©sie contemporaine. Bosquet publiait courageusement des anthologies vivantes. Il discernait, dans la poĂ©sie moderne, ce qui mĂ©ritait d’ĂȘtre lu, s’efforçait d’écarter les supercheries. Il traduisait les poĂštes opprimĂ©s sous les dictatures, dirigeait une collection de poĂ©sie chez Belfond. On Ă©tait Ă  la grande Ă©poque de Follain, de FrĂ©naud, de Marcel Thiry. Philippe Jaccottet et Anne Perrier affermissaient leurs voix
 En consacrant Brassens, les acadĂ©miciens consacraient les formes du passĂ©. Cela scandalisa Bosquet, lui qui dĂ©fendait l’exigence d’une poĂ©sie Ă  l’écriture libre et inquiĂšte, tout en refusant les productions illisibles, qui hĂ©las, commençaient Ă  foisonner, elles aussi, dans le landerneau poĂ©tique. Quant Ă  Brassens, lui-mĂȘme, il s’en foutait ». Et rendons-lui cette justice, qu’il sut toujours prĂ©server sa libertĂ© en restant Ă  l’écart des polĂ©miques qu’il suscitait bien malgrĂ© lui, lui qui chantait, dans Les trompettes de la renommĂ©e, ce qui fut toujours son crĂ©do d’artiste Si le public en veut [8], je les sors daredare ; S’il n’en veut pas, je les remets dans ma guitare. p. 164 Et, mine de rien, ces deux jolis alexandrins, extraits d’une des quelques chansons humoristiques que Brassens consacra Ă  sa propre rĂ©putation, laissent entendre qu’il composait et qu’il composerait toujours, quoi qu’il advienne, pour son propre plaisir d’abord, mais que c’était bien le public qui s’appropriait ses chansons. Georges Brassens, qui ne faisait rien pour plaire comme d’ailleurs rien non plus pour dĂ©plaire accueillait le succĂšs avec une certaine indiffĂ©rence. Il savait aussi essuyer l’insulte sans broncher. MĂȘme couvert d’or, il vivait sobrement. Hormis sa guitare et l’amour qu’il avait Ă  prononcer le français, il n’a jamais eu grand-chose Ă  perdre. C’était bel et bien un homme libre. Mais il reste que l’épisode d’une controverse avortĂ©e avec Alain Bosquet met en lumiĂšre, comme nous le verrons, une des nombreuses ambigĂŒitĂ©s qui entourĂšrent, dĂšs ses dĂ©buts, l’ours, le gorille, le fier-Ă -bras de Canetti, de Patachou et d’un petit quarteron de fidĂšles, qui crurent en lui, Ă  l’aube des annĂ©es cinquante. Car personne, vraiment, n’avait prĂ©vu un succĂšs si rapide. En le voyant peiner sur scĂšne, Patachou dĂ©cide que son poulain a besoin de ce que nous appellerions aujourd’hui une formation ». Elle l’emmĂšne en tournĂ©e en Belgique, non pour qu’il y chante, mais pour qu’il s’y frotte au monde du spectacle et pour qu’il dĂ©couvre tous les mĂ©tiers de la scĂšne et surtout des coulisses. Je doute un peu, quant Ă  moi, de l’efficacitĂ© d’un tel stage, mais Brassens en ramĂšnera des amitiĂ©s solides avec des Bruxellois, et un gout dĂ©finitif pour
 le tabac de la Semois ! Tout aussi pragmatique, quoique bien autrement avisĂ©, Jacques Canetti l’emmĂšne enregistrer ses premiers septante-huit tours. En excellent homme d’affaires, il flaire le scandale. Les chansons de Brassens sont jugĂ©es pornographiques et sĂ©ditieuses. On les interdit sur les ondes nationales aux heures de grande Ă©coute. Tant mieux ! Les gens iront se coucher plus tard. Le gorille, puis HĂ©catombe feront un joli succĂšs sous les manteaux, et cela se vendra comme des petits pains. L’anecdote donne Ă  penser. Car Brassens, sans le savoir et sans le vouloir, bĂ©nĂ©ficie, dans ces annĂ©es-lĂ , d’un bouleversement mĂ©diatique d’importance. La radio, d’abord, s’était certes bien rĂ©pandue en Europe et aux États-Unis pendant les annĂ©es trente. Mais la guerre l’avait en quelque sorte anoblie. De l’Appel du 18 juin aux discours de Vichy, elle avait servi d’arme de guerre, et les messages codĂ©s pour les rĂ©seaux de la RĂ©sistance Ă©taient quelquefois suivis par ceux-lĂ  mĂȘme qui n’y comprenaient rien, mais qui attendaient tout, de ces charabias Ă©coutĂ©s en cachette [9]. Elle Ă©tait prĂ©sente dans tous les foyers et, avant que la tĂ©lĂ©vision envahisse tout, on l’écoutait religieusement, parfois en famille, ce qui favorisa et dĂ©multiplia le dĂ©veloppement de l’art oral par excellence qu’est la chanson. Et les disques ? Les cires Ă©phĂ©mĂšres et crachotantes s’apprĂȘtaient Ă  cĂ©der le pas aux matiĂšres plastiques. BientĂŽt, les prix baisseraient, et on pourrait Ă©couter jusqu’à douze chansons sur les deux faces d’un seul trente-trois tours ! BientĂŽt, aussi, les radios se libĂšreraient [10]. DĂšs sa crĂ©ation, Europe 1 diffusa hardiment Georges Brassens Ă  des heures de grande Ă©coute. Le succĂšs, cette fois, dĂ©barquait en plein quai. Brassens n’était plus de contrebande et, on le rĂ©pĂ©tait partout c’était le poĂšte de la chanson. J’ai toujours trouvĂ© trĂšs Ă©trange, cette Ă©lĂ©vation au rang de poĂšte d’un homme qui refusa ce titre avec une obstination modeste [11], et plus Ă©trange encore que ce label fĂ»t dĂ©cernĂ© par les journaux, les radios et les tĂ©lĂ©visions qui, dans le mĂȘme temps, se mirent Ă  bouder peu Ă  peu la poĂ©sie, jusqu’à refuser d’en parler. À ceux qui prĂ©tendent que la lecture seule de Georges Brassens suffit Ă  dĂ©montrer qu’il est poĂšte, j’oppose le simple fait que l’exercice est impossible, puisque, tous, nous avons entendu le chanteur avant de le lire. Et je mets au dĂ©fi un amateur de poĂ©sie de trouver un intĂ©rĂȘt puissant dans sa maigre production strictement poĂ©tique. Ses romans sont pires encore, et il le savait bien. À l’instar de Jacques Brel, qui fit quasiment le mĂȘme parcours dans les mĂȘmes annĂ©es, Georges Brassens dut se dire un beau jour qu’il valait mieux faire un bon chansonnier qu’un mauvais Ă©crivain. Quelques tĂ©moignages confirment qu’il souffrit un peu de ce qu’il considĂ©rait comme un abaissement de ses ambitions. C’est le prix du gĂ©nie et de la libertĂ© les vrais crĂ©ateurs tĂątonnent beaucoup, mais ils finissent toujours par trouver leur voie, quitte Ă  dĂ©laisser une part de leurs rĂȘves. Qui reprocherait Ă  Georges Brassens d’avoir fait le choix de la chanson, de s’y ĂȘtre tenu avec assiduitĂ© et application, d’y avoir mis de la poĂ©sie, de la sensibilitĂ©, de l’humour et d’ĂȘtre assurĂ©ment devenu une rĂ©fĂ©rence musicale, tout en donnant Ă  penser Ă  deux ou trois gĂ©nĂ©rations d’auditeurs ? MalgrĂ© lui, cependant car, en somme, seules ses chansons ne se faisaient pas malgrĂ© lui, cette rĂ©putation, Ă  mes yeux largement usurpĂ©e, ou plus prĂ©cisĂ©ment dĂ©placĂ©e de poĂšte contribua Ă  son succĂšs, et prĂ©cisĂ©ment Ă  son succĂšs mĂ©diatique. Car, nous venons de le voir, les mĂ©dias se feraient rapidement les fossoyeurs des poĂšmes. Pour ĂȘtre plus prĂ©cis et moins polĂ©mique, le tournant des annĂ©es cinquante voit prolifĂ©rer les stations de radios, puis s’installer, dans les mĂ©nages, un monstre sonore et visuel fascinant. Le livre perd son statut de rĂ©fĂ©rence unique et prĂ©fĂ©rĂ©e dans les domaines de l’apprentissage, de la culture et des loisirs. DĂšs lors, le tour trĂšs littĂ©raire et la tonalitĂ© ouvertement nostalgique des chansons de Brassens passent trĂšs bien sur les ondes. Ils passent pour donner, en quelque sorte, des lettres de noblesses Ă  ces vecteurs culturels en pleine explosion. Ils passent aussi pour rassurer les gĂ©nĂ©rations qui, bientĂŽt, ne liront plus de poĂ©sie. Brassens s’assied dans leur salon. Ils l’ont, tout de mĂȘme, leur poĂšte, et tant pis pour les livres de poĂšmes, qui exigent un effort d’une autre nature ! Certes, je le sais parfaitement et je l’espĂšrerais, mĂȘme, au fond Georges Brassens se ficherait bien de mes analyses. Ce qu’on disait de lui l’indiffĂ©rait Ă  peu prĂšs totalement. Et je pense qu’il rirait de bon cƓur, s’il savait qu’il a suscitĂ©, jusqu’en Russie, des fans club ! Que Dieu me frappe d’aphasie / D’influenza / Mais qu’il m’épargne cett’ folie / Tout mais pas ça [12], chanterais-je Ă  mon tour. Devenir fan » de Brassens contredirait sa libertĂ©, et j’aurais mĂȘme, ça et lĂ , de petits reproches Ă  lui faire. Pourquoi pas ? Sans la libertĂ© de blĂąmer
 » Mais ce qui le toucherait, en revanche, c’est notre attachement Ă  lui et Ă  son Ɠuvre. Ce fidĂšle apprĂ©cierait notre fidĂ©litĂ©. Il serait ravi d’ĂȘtre encore Ă©coutĂ© par les hommes de sa gĂ©nĂ©ration il aurait, tout de mĂȘme, nonante ans en 2011 !, par leurs enfants et par les enfants de ceux-ci. Il Ă©couterait avec bienveillance et admiration les versions qu’ont donnĂ©es de ses chansons de jeunes rockeurs comme de vieux jazzmans. Et peut-ĂȘtre est-ce justement ce gout de l’attachement, cette fidĂ©litĂ© indomptable qui m’ont particuliĂšrement Ă©mu chez lui. FidĂ©litĂ© aux personnes, fidĂ©litĂ© Ă  la mĂ©moire de ses parents, aux amis, Ă  un style de vie, Ă  un art cultivĂ©, Ă©laborĂ© et labourĂ© patiemment ; fidĂ©litĂ© Ă  son public [13]
 FidĂ©litĂ© qui n’entrava jamais sa libertĂ©. FidĂ©litĂ© que j’aimerais examiner, pour conclure, sous l’angle oĂč elle s’éprouve le plus souvent fragile dans les remuements de l’amour. **** Contrairement Ă  une rĂ©putation dont il s’amusa lui-mĂȘme et qui fit de lui un pornographe voir p. 113, Georges Brassens a composĂ© de vraies, de belles et d’émouvantes chansons d’amour. Des Amoureux des bancs publics, p. 61, enregistrĂ©e en 1953 Ă  Clairette et la fourmi p. 317, retrouvĂ©e dans ses papiers et enregistrĂ©e une premiĂšre fois par Jean Bertola en 1982, son Ɠuvre parcourt de nombreux Ă©tats amoureux l’enthousiasme J’ai rendez-vous avec vous, p. 65, la nostalgie Jeanne Martin, p. 360, L’orage, p. 128, la durĂ©e Saturne, p. 178, PĂ©nĂ©lope, p. 132, La marche nuptiale, p. 108, mais aussi l’adultĂšre souvent traitĂ© avec humour Le cocu p. 118, La traitresse p. 145 ou À l’ombre des maris, p. 254. Divers comportements de la prostitution La fille Ă  cent sous, p. 155, La complainte des filles de joie, p. 153, Ă  l’inconstance Le mouton de Panurge, p. 186 sont examinĂ©s avec bienveillance. Et, si l’on trouve une seule chanson vraiment amĂšre et presque mĂ©chante, concernant le dĂ©pit amoureux Sale petit bonhomme, p. 240, les chansons d’amour Ă©blouies continuent de nous Ă©mouvoir Dans l’eau de la claire fontaine, p. 147, Il suffit de passer le pont, p. 57, La chasse aux papillons, p. 48, Je me suis fait tout petit, p. 88. De surcroit, Brassens, le libertaire, ne manque pas de voir dans l’amour une force subversive Les sabots d’HĂ©lĂšne, p. 71, BĂ©cassine, p. 233 [14]. Il saute Ă©videmment aux yeux aux oreilles, plutĂŽt, que Georges ne s’est pas privĂ©, en outre, d’irriguer la tradition des corps de gardes et des cercles d’étudiants. Mais il ne l’a pas fait sans conscience Si Brassens affectionne le juron, la langue verte et parfois crue [
], Ă©crivait dĂ©jĂ  trĂšs finement Walter Hilgers en 1967 [15], ce n’est jamais pour parler de lui, mais souvent pour dissimuler, par pudeur, une sensibilitĂ© et une tendresse surtout Ă  l’égard des humbles [
]. » On pourrait dĂ©velopper longuement ce sens de l’hyperbole pudique chez Georges Brassens ; ce gout prononcĂ© qu’il avait pour le second degrĂ© — tout le contraire de la vulgaritĂ©, puisque les vilains mots » de ses chansons, soit fusent comme autant de traits d’esprit, soit, plus subtilement encore, avouent, dans leur rondeur dĂ©sarmante, l’indicible finesse de sa sensibilitĂ©. Du Gorille p. 35 Ă  l’hilarante Nymphomane p. 315, le mot cru et la situation outranciĂšre alimentent la verve, l’humour et le sens de l’hyperbole de notre parolier. Y voir de la grossiĂšretĂ© ou de la misogynie, serait, je le rĂ©pĂšte, faire fi du gout qu’avait Brassens d’inscrire ses chansons dans des traditions bien Ă©tablies du genre. Mais c’est, plus encore, s’aveugler ou s’assourdir sur le fil rouge qui tisse un lien subtil et rarement soulignĂ© dans toutes ces figures de l’érotisme chez Georges Brassens celui de la fragilitĂ© et de la vulnĂ©rabilitĂ© du dĂ©sir, et du dĂ©sir masculin, en particulier. Brassens n’est pas le seul chanteur de sa gĂ©nĂ©ration a avoir couplĂ© le dĂ©sir sexuel et la pratique de la religion [16]. La religieuse p. 231, par exemple, ce beau texte qui fit scandale en 1969, ne raconte rien d’autres que les tourments et les fantasmes de jeunes ados dans une Ă©glise. Ces paroles, qui ne craignent pas d’appeler un chat un chat, furent Ă©crites en un temps oĂč les filles et les garçons issus de milieux catholiques ne se rencontraient finalement qu’à l’occasion des offices religieux. La chanson Le fantĂŽme p. 213, mĂ©lange avec humour le rĂȘve Ă©rotique d’un jeune homme et une promesse bien moins affriolante. Dans son rĂȘve, donc, le narrateur, dont on ne peut encore deviner l’ñge, rencontre un fantĂŽme du beau sexe, qu’il convainc sans trop de mal Ă  se laisser sĂ©duire, mais
 Au p’tit jour on m’a rĂ©veillĂ©, On secouait mon oreiller Avec un’ fougu’ plein’ de promesses. Mais, foin des dĂ©lic’s de Capoue ! C’était mon pĂšre criant Debout ! Vains dieux, tu vas manquer la messe ! » Pour l’éteindre ou pour l’exacerber, l’église hante quelquefois le dĂ©sir, chez Brassens, comme encore dans Je suis un voyou p. 75, oĂč le narrateur-parolier dĂ©tourne une jolie petite Margot des rites du catholicisme La mignonne allait aux vĂȘpres Se mettre Ă  genoux. Alors j’ai mordu ses lĂšvres Pour savoir leur gout
 Sur son impuissance Ă  croire, le chanteur s’expliqua joliment dans une piĂšce assez cĂ©lĂšbre de son rĂ©pertoire Le mĂ©crĂ©ant p. 139. On ferait Ă  tort de cette chanson, d’ailleurs pĂ©trie d’humour, une protestation laĂŻque. Mais que dirait-on, alors, d’un dĂ©sir autrement plus rĂ©pandu que le dĂ©sir de croire, dans le monde de Georges Brassens — un dĂ©sir que son Ɠuvre nous rĂ©vĂšle parfois mitoyen des pratiques religieuses le simple et fort dĂ©sir d’aimer la femme ? La premiĂšre chose qui frappe, mĂȘme quand Brassens y va fort dans la cruditĂ© de ton et de langage, c’est qu’il ne domine pas son sujet ! Son Ɠuvre est pleine d’histoires plus ou moins tristes, oĂč jamais le chanteur ne se donne le beau rĂŽle. Le cocu p. 118 ? C’est lui, ou alors, il s’aliĂšne aux maris de ses maitresses À l’ombre des maris, p. 254. Le vaincu ? C’est lui encore, quand la belle » de ses chansons part au loin, il ne sait trop oĂč mais il sait toujours, hĂ©las, avec qui L’orage, p. 128, Je suis un voyou, p. 75, Comme une fleur, p. 126, Jeanne Martin, p. 360 ; le voilĂ , toujours sans gloire, quand il sent sa virilitĂ© menacĂ©e L’andropause, p. 322 et dĂ©confit quand telle mĂ©gĂšre l’agace ou l’épuise Misogynie Ă  part, p. 238, La nymphomane, p. 315, Si seulement elle Ă©tait jolie, p. 339
 Alors, plutĂŽt que de tourner son dĂ©pit en ressentiment ou en amertume, Georges Brassens se moque gentiment de lui-mĂȘme, en souhaitant bonne chance aux autres Quand vous irez au bois conter fleurette, Jeunes galants, le ciel soit avec vous. Je n’eus pas cette chance et le regrette. Il est des jours oĂč Cupidon s’en fout. [17] Cette gĂ©nĂ©rositĂ© habite, Ă  de trĂšs rares exceptions prĂšs, l’Ɠuvre entiĂšre du chanteur. Elle force l’écoute, parce que, par sa nature mĂȘme, la gĂ©nĂ©rositĂ© fait de la place. Trente ans aprĂšs sa mort, Brassens continue de nous tendre ses chansons Installez-vous », semble-t-il dire Ă  un public qui ne cesse de se rajeunir et dont la ferveur ne faiblit pas. ComplĂštement Ă  l’opposĂ© de l’image brutale que ses premiers commentateurs voulurent donner de lui, Georges Brassens est un homme pour qui la virilitĂ© ne se construit pas sur le mythe de la puissance et de la domination. Au contraire, il s’agit plutĂŽt de reconnaitre la fragilitĂ© comme le lieu mĂȘme oĂč s’exprime son identitĂ© masculine. Mais cette fragilitĂ© ne s’étale pas avec complaisance. Il faut Ă©couter des chansons finement ciselĂ©es pour s’apercevoir que, loin de pousser l’artiste Ă  l’apitoiement, elle le conduit, au contraire, vers une sorte de compassion discrĂšte, d’oĂč peut jaillir la joie de ne rien dominer. On dirait que sa fraicheur demeure neuve, comme demeurent jeunes et cuisants ses premiĂšres fĂȘtes et ses premiers chagrins amoureux. On dirait et il le dirait bien lui-mĂȘme, que les mots manquent Ă  l’amour, parce que l’amour est un mystĂšre qui, dans le bonheur ou le malheur, dĂ©borde du langage. C’est ce qu’exprime celle de ses chansons dont je ferais bien un emblĂšme de l’Ɠuvre entiĂšre et c’est, en effet, le destin que lui imposerait son titre Le blason p. 242. Le blason a connu deux versions au moins. Nous pouvons entendre la premiĂšre dans le DVD du rĂ©cital donnĂ© par Brassens et Pierre Nicolas [18] Ă  Bobino en 1969. Le texte n’y est pas encore dĂ©finitif, et la musique composĂ©e par Brassens Ă©tonne par sa lĂ©gĂšretĂ©. Elle range la chanson au nombre de ses Ɠuvres comiques, et le public rĂ©agit peu. Trois ans plus tard, la musique a changĂ© ; elle est devenue plus grave, et l’humour, dĂšs lors, remplace la gouaille assez dĂ©placĂ©e de la premiĂšre version. Le texte est fixĂ©, le grand chef-d’Ɠuvre est enfin enregistrĂ© chez Philips [19] Ayant avecques lui toujours fait bon mĂ©nage, J’eusse aimĂ© cĂ©lĂ©brer, sans ĂȘtre inconvenant, Tendre corps fĂ©minin, ton plus bel apanage, Que tous ceux qui l’ont vu disent hallucinant Je ne puis, hĂ©las, citer la chanson en entier. Elle tourne autour d’un petit mot fameux, de trois lettres pas plus, familier, coutumier, dont Brassens usait et abusait dans la vie et dans les chansons, mais qu’il s’abstient de prononcer ici, parce qu’il dĂ©signe, indignement, la fleur la plus douce / Et la plus Ă©rotique et la plus enivrante du corps de la femme. L’absence de ce mot dans les paroles du Blason permet au chanteur de dĂ©cocher de jolis traits d’esprit Honte Ă  celui-lĂ  qui, par dĂ©pit, par gageĂŒre, Dota du mĂȘme terme, en son fiel venimeux, Ce grand ami de l’homme et la cinglante injure ; Celui-lĂ , c’est probable, en Ă©tait un fameux. Mais, au-delĂ  de l’humour qui, comme toujours, rĂ©tablit la pudeur, l’espĂ©rance et la fraternitĂ© avec le public, cette chanson espĂšre aussi que l’objet du dĂ©sir trouve un jour, par la grĂące d’un poĂšte inspirĂ©, un joli nom chrĂ©tien. Un joli nom chrĂ©tien pour dĂ©signer cela ? Brassens n’y va-t-il pas un peu fort ? Sans doute s’en prend-il, avec son ironie coutumiĂšre, aux pudibonderies du catholicisme de son temps. Oui, mais, au-delĂ  du trait, peut-ĂȘtre cherche-t-il aussi Ă  dire qu’on vit rarement Ă  la hauteur de son dĂ©sir. Fernande p. 261 et le Bon Dieu finalement assez prĂ©sent dans ses chansons en savent quelque chose le dĂ©sir, hein papa, ça n’ se commande pas.
TheGeorges Brassens drawn by JosĂ© CorrĂ©aThe Full Georges Brassens playlist here: the Digital version on iTunes Chers fans de CodyCross Mots CroisĂ©s bienvenue sur notre site Vous trouverez la rĂ©ponse Ă  la question Ils passent d’abord chez Brassens . Cliquez sur le niveau requis dans la liste de cette page et nous n’ouvrirons ici que les rĂ©ponses correctes Ă  CodyCross La Bella Roma. TĂ©lĂ©chargez ce jeu sur votre smartphone et faites exploser votre cerveau. Cette page de rĂ©ponses vous aidera Ă  passer le niveau nĂ©cessaire rapidement Ă  tout moment. Ci-dessous vous trouvez la rĂ©ponse pour Ils passent d’abord chez Brassens Ils passent d’abord chez Brassens Solution COPAINS Les autres questions que vous pouvez trouver ici CodyCross La Bella Roma Groupe 418 Grille 5 Solution et RĂ©ponse.
Ilspassent pour donner, en quelque sorte, des lettres de noblesses Ă  ces vecteurs culturels en pleine explosion. Ils passent aussi pour rassurer les gĂ©nĂ©rations qui, bientĂŽt, ne liront plus de poĂ©sie. Brassens s’assied dans leur salon. Ils l’ont, tout de mĂȘme, leur poĂšte, et tant pis pour les livres de poĂšmes, qui exigent un effort d’une autre nature ! Certes, je le sais
Paroles de la chanson Le Grand Chene par Georges Brassens Il vivait en dehors des chemins forestiers, Ce n'Ă©tait nullement un arbre de mĂ©tier, Il n'avait jamais vu l'ombre d'un bĂ»cheron, Ce grand chĂȘne fier sur son tronc. Il eĂ»t connu des jours filĂ©s d'or et de soie Sans ses proches voisins, les pires gens qui soient ; Des roseaux mal pensant, pas mĂȘme des bambous, S'amusant Ă  le mettre Ă  bout. Du matin jusqu'au soir ces petit rejetons, Tout juste cann' Ă  pĂȘch', Ă  peine mirlitons, Lui tournant tout autour chantaient, in extenso, L'histoire du chĂȘne et du roseau. Et, bien qu'il fĂ»t en bois, les chĂȘnes, c'est courant, La fable ne le laissait pas indiffĂ©rent. Il advint que lassĂ© d'ĂȘtre en butte aux lazzi, Il se rĂ©solu Ă  l'exil. A grand-peine il sortit ses grands pieds de son trou Et partit sans se retourner ni peu ni prou. Mais, moi qui l'ai connu, je sais qu'il souffrit De quitter l'ingrate patrie. A l'orĂ©e des forĂȘts, le chĂȘne tĂ©nĂ©breux A liĂ© connaissance avec deux amoureux. " Grand chĂȘne laisse-nous sur toi graver nos noms... " Le grand chĂȘne n'as pas dit non. Quand ils eur'nt Ă©puisĂ© leur grand sac de baisers, Quand, de tant s'embrasser, leurs becs furent usĂ©s, Ils ouĂŻrent alors, en retenant des pleurs, Le chĂȘne contant ses malheurs. " Grand chĂȘn', viens chez nous, tu trouveras la paix, Nos roseaux savent vivre et n'ont aucun toupet, Tu feras dans nos murs un aimable sĂ©jour, ArrosĂ© quatre fois par jour. " Cela dit, tous les trois se mettent en chemin, Chaque amoureux tenant une racine en main. Comme il semblait content ! Comme il semblait heureux ! Le chĂȘne entre ses amoureux. Au pied de leur chaumiĂšre, ils le firent planter. Ce fut alors qu'il commença de dĂ©chanter Car, en fait d'arrosage, il n'eut rien que la pluie, Des chiens levant la patt' sur lui. On a pris tous ses glands pour nourrir les cochons, Avec sa belle Ă©corce on a fait des bouchons, Chaque fois qu'un arrĂȘt de mort Ă©tait rendu, C'est lui qui hĂ©ritait du pendu. Puis ces mauvaises gens, vandales accomplis, Le coupĂšrent en quatre et s'en firent un lit, Et l'horrible mĂ©gĂšre ayant des tas d'amants, Il vieillit prĂ©maturĂ©ment. Un triste jour, enfin, ce couple sans aveu Le passa par la hache et le mit dans le feu. Comme du bois de caisse, amĂšre destinĂ©e ! Il pĂ©rit dans la cheminĂ©e. Le curĂ© de chez nous, petit saint besogneux, Doute que sa fumĂ©e s'Ă©lĂšve jusqu'Ă  Dieu. Qu'est-c'qu'il en sait, le bougre, et qui donc lui a dit Qu'y a pas de chĂȘne en paradis ? Qu'y a pas de chĂȘne en paradis ? GEORGESBRASSENS : ELLE EST POUR LUI CETTE CHANSON en concert : PiĂšce de theĂątre musical ou l'on retrouve la merveilleuse interpretation de Jean Michel dans le rĂ©pertoire du poĂšte regrettĂ© Georges Brassens. Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies cookies permettent Ă  nos partenaires de vous proposer des publicitĂ©s et des contenus personnalisĂ©s en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intĂ©rĂȘt. Quand le plus humbles des poĂštes interprĂšte celui qu'il appelle "le poĂšte des humbles" , cela donne François Morel chantant Georges Brassens. Pour le SĂ©tois qui aurait eu cent ans le 22 octobre 2021 et qui est mort le 29 octobre 1981, le comĂ©dien chanteur a enregistrĂ© avec son amie Yolande Moreau un album de reprises trĂšs rĂ©ussi, peut-ĂȘtre parce qu’ils ont choisi d’ĂȘtre eux-mĂȘmes et d’interprĂ©ter les chansons de façon théùtrale sans que la musique disparaisse pour autant concernant Brassens cela aurait Ă©tĂ© une hĂ©rĂ©sie. Comme l'Ă©crit un critique, "Entre théùtre et chanson, les deux complices font vivre les grands titres de l’homme Ă  la pipe. Un hommage Ă  sa mesure, gĂ©nĂ©reux et truculent." Brassens dans le texte, un CD Universal France Culture n'est pas en reste pour cĂ©lĂ©brer ce centenaire, plusieurs Ă©missions, dont une Nuit Georges Brassens ce soir Ă  partir de minuit, en compagnie de Maxime Le Forestier et un "Par les temps qui courent" avec Paco Ibanez. On peut Ă©couter du Georges Brassens, on peut aussi aller au cinĂ©ma les salles en ont bien besoin paraĂźt-il pour voir deux documentaires ici rĂ©unis moins par leur rĂ©alisation que par les personnages qu’ils filment. Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies cookies permettent Ă  nos partenaires de vous proposer des publicitĂ©s et des contenus personnalisĂ©s en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intĂ©rĂȘt. Le premier s'intitule A la vie, d’Aude PĂ©pin, dont France Culture est partenaire. C'est le portrait d’une sage-femme libĂ©rale sur le point de prendre sa retraite Chantal Birman, qui a passĂ© quarante ans Ă  la maison des Lilas Ă  Paris. On la suit lors de ses visites Ă  des mĂšres qui viennent d'accoucher, on la voit les accompagner dans cet aprĂšs qui n’est pas toujours facile et heureux. Chantal Birman est une passionnĂ©e, totalement dĂ©vouĂ©e Ă  ces femmes et Ă  ces nourrissons, elle est aussi une militante de l’avortement dont elle dit qu’elle serait "prĂȘte Ă  mourir pour le dĂ©fendre". Elle est enfin une dĂ©fenseure acharnĂ©e de son mĂ©tier dont les conditions de travail se sont lentement dĂ©gradĂ©es. Le deuxiĂšme film Debout les femmes de François Ruffin et Gilles Perret Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies cookies permettent Ă  nos partenaires de vous proposer des publicitĂ©s et des contenus personnalisĂ©s en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intĂ©rĂȘt. Les femmes qui sont les hĂ©roĂŻnes du nouveau film du dĂ©putĂ© Insoumis ne sont pas des militantes, le film l’est pour elles. Elles sont femmes de mĂ©nage, aides soignantes, auxiliaires de vie, accompagnantes des Ă©lĂšves en situation de handicap. Toutes travaillent dans ces mĂ©tiers du lien que la crise sanitaire a mis en avant et vite oubliĂ©s et pour lesquels François Ruffin avec Bruno Bonnell ont dirigĂ© une mission parlementaire en 2020. Elles sont sous-payĂ©es, et personne ne les Ă©coute, personne ne les connaĂźt Ă  part toutes ces personnes dont la vie serait beaucoup plus difficile sans elles. Dans un mĂȘme geste, Ruffin informe et Ă©meut dans ce documentaire certes de parti pris mais nĂ©anmoins intĂ©ressant et sensible, Ă  travers ces trajectoires cabossĂ©es et invisibles jusque dans une ultime scĂšne Ă  l’AssemblĂ©e nationale qui emporte le spectateur par son lyrisme. . 330 22 88 282 260 304 474 78

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